Sabine Steffan s'exprime
J'ai eu bien des difficultés à combattre une idée préconçue qui consiste à penser qu’une artiste lyrique professionnelle et reconnue, puisse être en même temps une intellectuelle ayant un goût prononcé pour les choses de l'esprit, pour l'écriture, le savoir sous toutes ses formes.Je sentais bien que j'étais "différente" des autres, mais comme j'ai eu la chance d'être toujours entourée de beaux esprits et de grands Maîtres, cela me semblait cohérent, coulant de source, c’est pleinement le cas de le dire...
C’est sans aucun doute ce qui me motiva à pousser mes études au-delà de ce que m’offraient les arts lyriques et la musicologie, vers la didactique par exemple, les études littéraires et la poésie ou encore l’apprentissage des langues...
Je n’ai jamais cherché à comprendre cette attirance pour la transmission des savoirs, elle était là en moi, de toute éternité je suppose. Elle a grandit peu à peu.
Lors de mon parcours universitaire en littérature et en linguistique et plus tard lors des échanges avec des intellectuels d’une part et des enfants d’autre part. Les personnes qui m’ont le plus encouragé à me tourner vers la didactique furent sans doute aucun, les enfants qui eux, n’exigeant pas de voir les diplômes sur les murs, se référaient à leur instinct et leur ressenti, décidant de faire confiance à tel Maître ou pas...
Les personnes qui pensent qu’enseigner la musique est plus facile que d’enseigner une langue ou la littérature se trompent… C’est très précisément le contraire, une alchimie entre l’âme et l’esprit, le savoir et l’instinct doit être créée, concrétisée et appliquée, puis recommencer pour l’élève suivant… Condition sine qua non pour conserver l’esprit du récipiendaire ouvert et prêt à recevoir un enseignement...
C’est pour cela que j’en ai fait une de mes missions premières : la transmission des savoirs grâce aux pédagogies nouvelles que tous les Maîtres-musiciens appliquent déjà en transmettant leur art.
Sabine Steffan