Constat
Dès mes premières expériences au Maroc en tant que professeur de français « langue étrangère » auprès des enfants tangérois, j’ai été la première surprise en constatant à quel point parfois, leurs acquis pouvaient être rapides et leurs progrès tangibles.En fait, j’appliquais un type d’enseignement élaboré à partir de la méthodologie qui m’a été transmise (je suis un docteur es-didactique). Tout au long de ma carrière, je continuais de l’affiner, la faisant mienne pour tout ce qui concernait l’enseignement et la pratique musicale de haut niveau.
La musique en effet est un langage, avec un ensemble de règles bien plus élaborées que pour les domaines concernant l’apprentissage grammatical, rhétoricien et littéraire…
Enseigner la musique à un haut niveau d’exigence de résultat, implique un engagement total aussi bien du point de vue du Maître que de celui de l’élève.
J’ai fait plusieurs constats dont le premier et non des moindres est qu’un enfant qui fait de la musique son expression première n’est jamais « sous doué » , au contraire : il est capable de se motiver pour passer des heures à faire ses gammes et ses exercices.
Un enfant est capable de s’auto-corriger, il en fait même son principe de base, celui ci lui permettant de développer plus d’autonomie, pour peu qu’on l’entoure d’une réelle affection et que nous lui exprimions toute la confiance que nous avons en ses capacités personnelles… Et un enfant reste enthousiaste et serein même si son résultat musical n’est pas optimal.
Les enseignants qui me lisent comprendront que l’enfant en milieu scolaire est bien loin de cette attitude… Sauf ceux qui pour la plupart du temps, ne comptant que sur eux même, réussissent en classe, auto-générant ces mécanismes de découverte et de conquête.
Voilà mon credo fondamental, ma démarche didactique et pédagogique : permettre à l’enfant d’aborder un enseignement axé sur ses capacités instinctives et une possibilité d’apprentissage serein et enthousiaste autour d’une pédagogie nouvelle, active et bienveillante au service de savoir et non du pouvoir.
Sabine Steffan